Que dire de Zargane...
Zargane c'était un poney magnifique, il m'a rendue tellement fière.
Je me souviendrais toujours du début. J'avais 18ans, j'économisais depuis mes 14ans pour me payer un cheval. On m'avait dit que j'étais folle, que j'y arriverais jamais. Après avoir fait de nombreux baby-sitting, avoir travailler aux huîtres (l'été à la mer à porter des poches de 20kg, l'hiver dans un hangar à mettre les huîtres en caisse par -5°C de 4h du matin à 16h), j'ai finalement réussi à réunir une somme convenable. J'ai ensuite essayer différents chevaux, mais je n'avais pas ce coup de coeur.
Et ce jour de février 2009, j'ai séché les cours (ouais je sais c'est pas bien, mais ça devait être écrit comme ça), je suis allée au centre équestre où la directrice m'a dit qu'elle avait peut-être un poney pour moi. On est donc parti te voir, et j'ai directement craqué. Faut croire que c'était le destin.
Je t'ai essayé en balade 3 jours plus tard, tu m'as foutue par terre, ça faisait 2ans que j'étais pas tombée, j'ai vu ça comme un signe. Alors je n'ai pas hésité et j'ai signé. C'était le début du rêve !
J'avais jamais ressenti ça avant, autant d'amour, je savais même pas que c'était possible, j'étais complètement dingue de lui. Et pourtant il m'en a fait bavé ! Il avait que 3ans quand je l'ai acheté, et il avait déjà un caractère très fort, et entre deux caractères forts, autant dire que ça pétait ! Mais ça valait le coup, c'était magique. Il était incroyable doué, il comprenait vite et il n'avait peur de rien, une vrai perle.
Un peu plus d'un an après nos débuts, on préparait le spectacle du club pour les portes ouvertes. A peine 4ans et déjà en tête d'un caroussel, un vrai petit chef de meute. Ca faisait 3 semaines qu'on répétait et il connaissait la chorégraphie par coeur. Il m'impressionnait tellement.
Et un midi, j'ai reçu cet appel, celui que je maudirais à jamais, celui où on m'a dit que ça n'allait pas du tout. Je croyais à une blague. J'ai lâché les révision du bac et suis de suite venue au champs. Ce n'étais pas une blague. Je ne vous décrirais pas l'état dans lequel il était, mais il allait mal. Appel véto, attente, arrivée, diagnostique : coliques. Elle décide de le parafiner mais utilise une sonde trop petite, autant dire qu'il y en avait plus dehors que dedans. Elle me dit qu'il n'y a plus qu'à le faire marcher et que ça ira mieux. Tout le monde part, et je reste là, à le faire marcher. Il faisait super chaud. Je voyais que ça allait pas, mais il se forçait à marcher pour moi, pourtant la seule chose qu'il voulait c'était se laisser tomber. Il a chuté plusieurs fois, mais j'ai hurlé, je l'ai forcé. Pour rien.
Après plusieurs tentatives ratées, j'ai dit stop, pour lui. Ca a été la décision la plus difficile de ma vie. Mais il fallait.
Alors voilà, hommage à Zargane Nuodas, qui s'est battu jusqu'au bout. 4ans, c'est pas un âge pour mourir....